FAIM DE VIE

Publié le par SEMIRAMIS

 
                                             

Pour ceux qui n’auraient pas lu l’article d’hier, ce texte  n’est pas la suite de mes aventures chinoises (elles reviendront d’ici quelques jours ), mais le compte-rendu sémiesque  d'une partie de la journée d'hopital  que je dédicace à tous ceux qui ont eu une pensée pour moi et surtout à Georges, le grand-père de mon homme et l'arrière grand-père de mes enfants, qui a rendu son dernier souffle ce matin vers 5 h après 83 années de vie.

Sélène et Georges Thomas et Georges

 

Lundi 20 février 2006.

Lecteur, inutile de te dire que j'ai passé une nuit quelques peu cogiteuse. Hélas je ne me souviens de mes rêves que très rarement, je ne pourrais  pas te gratifier de rêves coquassses ou gores.

Je pars donc vers midi de mon chez-moi, véhiculée par mon cher et tendre qui avait pris congé pour l'occasion. Premier problème, à peine roulé 100 m, je lui fais faire marche arrière car j'avais oublié le carnet de l'Hopital de jour . Honte sur moi , ce n'était pas faute de me l'entendre répeter lors de mes visites antérieurs  "ne surtout pas l' oublier le jour J". Tout rentre dans l'ordre puisque je retrouve très facilement ce fameux carnet-ambulatoire, sans lequel l'entrée dans l'Hopital se révèlerait aussi périlleuse que si Ulysse tentait d'entrer dans la ville de Troie sans cheval en bois .   

Lecteur, tu dois surement te dire "Sémi, elle devait etre stressée pour oublier le plus important" , je te répondrai par l'affirmative . Ce qui me faisait peur ? : de ne pas me réveiller de l'anesthésie générale, qu'on  découvre un autre truc, que le chirurgien dérape, qu'une perfide maladie nosocomiale décide de m'adopter ... dans ce genre de situation , quand il n'y a pas assez de raisons  de s'inquiéter , on en invente toujours.

Mon homme m'accompagne jusqu'à l'Hopital de jour et me confie aux infirmières qui m'indiquent ma chambre.

L'appréhension monte, mais  figures-toi que ce qui me tenaille le plus avant d'entrer à l'Hopital, ce n'était pas l'angoisse,  mais la faim. Je n'ai pas mangé depuis 22 h (deux tranches de pain d'épices) et plus de 12  heures sans manger (pour le lecteur qui ferai de la lecture oblique de cet article, rassures-toi, je ne fais  pas la greve de la faim, je suis   juste sagemement les recommandations de l'anesthésiste qui m'interditt de manger, boire, fumer,  après les douze coup de minuit) . 

Je resiste donc aux suppliques ventrales qui me poussent à céder à la tentation, la crainte de me transformer en gremlins me permet de tenir le coup . Je ne cache pas que ce fut dur,  surtout quand tu n'es pas habitué à jeuner et que tu vois les autres manger. Aussi  lorque j'entre dans la chambre (à 4 lits) , j'ai une envie soudaine d'agresser  une pauvre grand-mère de 70 ans  qui n'a que le tort  de manger avec plaisir  une tartine de pain beurrée  recouverte de jambon, moment de réconfort après une opération de la cataracte .

Les infirmières me posent les questions d'usage , et l'on  donne un comprimé à avaler, pour m'aider à planer.  Commence alors l'attente : j'ai une quasi certitude,  le temps à l'hosto se calcule comme l'âge d'un chien, 1 minute = 7 minutes,  ce qui fait que le temps y est interminable. Deux infirmières viennent me chercher pour aller sur le billard : j'aurais préféré y jouer alors que  je suis réduite à l'état du jeu Docteur Maboule, espérant que mon gynéco ne tremble pas . On me met dans une espèce de voie de garage dans le hall d'attente des blocs opératoires et l'attente recommence : je m'endors en comptant les moutons, le personnel soignant (c'est fou ce qu'il y a comme gens qui circulent)  .

Tout à coup mon lit bouge et j'entends une voix familière (du gynéco)  qui me dit que c'est mon tour . Il me dit que c'est dommage que je me réveille surtout si c'est pour me rendormir après. Quel manque de pot pour la CPAM qui aurait fait l'économie d'une anesthésie. On me transfère de mon lit douillet sur une table d'opération où je suis très mal installée, mais bon le confort c'est surtout important pour le chirurgien qui doit pas déraper. L'anesthésiste, un sympa pince-sans-rire, inspecte  ma main pour me perfuser,   et me dit "Tiens, vous avez oublié de venir avec vos veines aujourd'hui! " . Finalement piquée, un autre infirmier me met le masque d'oxygène en me disant de respirer. On me met un tuyau dans la gorge qui me gène de suite car il m'empèche de déglutir. Je le bouge pour péniblement ravaler ma salive et je me fais la reflexion que l'anesthésie est lente à se mettre en place . Ce tuyau commence même à m'irriter et j'essaie de mettre en travers ce tube. Une infirmière me voit bouger et me demande "ça va, vous n'avez pas mal au ventre" . Je la regarde ahurie et je lui dis " mais je n'ai pas mal au ventre , je n'ai pas encore été opérée" et l'infirmière, une comique, me dit "vous avez du loupé un épisode, vous etes en salle de réveil".

Lecteur, voici que se termine le récit d'une partie de ma journée hospitalière. Le reste est personnel.
Je finirais en disant que je suis rentrée à la maison et que j'ai découvert un joli bouquet sur la table de la cuisine.

 Petite attention de mon cher et tendre

et que Sélène, avec l'aide de la nounou, m'a préparé deux beaux cakes aux yaourth dont voici un rescapé

Fait par Sélène

  
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M
martine tu vas rire mais j'ai eu un mal fou a trouver l'endroit pour te mettre un petit mot!je ne suis pas sûre non plus que tu auras celui ci!...tu vois il, faut que tu reviennes tu est mon meilleur proffesseur ! très contente que tout ce soit bien déroulé, j'ai eu une pensée pour toi ce jour là à 12h30 excactement.Ton petit mari et tes enfants ont étaient adorables avec toi, c'est super!alors profites bien et laisse toi coucouner par ce petit monde.Je t'embrasse!<br /> a bientôt<br /> lydie<br />  
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M
ma
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D
Ouf rassurée que tout se soit bien passée !<br /> Repose-toi bien (entourée comme tu l'es je ne me fais pas de soucis !) et surtout ne te jette pas sur ce gâteau préparé avec amour !<br /> PS : mes sincères condoléances !
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P
Prend bien soin de toi maintenant Sémi ;-)<br /> (Et..."le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants"...)<br /> Un coucou à Ulysse<br /> Poupou
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B
Oups ! Grand-père. Après tu vas dire que je lis un mot sur deux.Désolée. ;-)
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S
Tu serais bien la dernière dont je penserais ça ;-)